Dans le cadre de mes études avec l'Université de Nantes et la Chaire Unesco, j'ai soutenu un mémoire intitulé "composer avec le handicap mental mais aussi s’en extraire pour accompagner au mieux les élèves présentant un déficit intellectuel et/ou des troubles envahissants du développement (TED), afin qu’ils expriment leur potentiel réflexif dans les discussions à visée philosophique", témoignage de mon expérience philosophique en IME.
J’ai considéré que les incapacités intellectuelles et les troubles du comportement n'étaient pas un obstacle à cette aventure. Les résultats ont largement dépassé mes espérances !
Ces enfants porteurs de handicaps, acteurs de la communauté de recherche philosophique, s’enrichissent mutuellement en s’acceptant les uns les autres tels qu’ils sont. Ils m’ont fait avancer car ils m’ont obligée à davantage de patience, de compréhension, de sollicitude et d’humilité en me renvoyant à mes doutes et à mes questionnements.
Au travers de leur singularité, ils m’ont expliqué que jamais je ne pourrai me mettre à leur place mais que la société devait leur en faire une au même titre que n’importe quelle personne qui porte en elle « la forme entière de l’humaine condition » selon la belle expression de Bertrand Quentin, Philosophe et Maître de conférences.
L’atelier de philosophie permet à ces enfants une éducation cognitive qui non seulement fait écho à toutes les recherches en philosophie avec les enfants, en sciences humaines, en pédagogie, en neurosciences mais valide à chaque séance le bien-fondé de ces nouvelles pratiques philosophiques.
Ils développent la conscience de leur propre existence et de l’existence de l’autre, une pensée autonome au sein de leur espace mental enrichi de l’expérience sensible et au cœur des discussions à visée philosophique et ils progressent, affirmant le « je » de leur identité singulière.
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